L’acte de naissance des OPCO opérateurs de compétences est publié le 29 mars 2019 dans le journal officiel.
Les OPCO remplacent les OPCA qui collectaient et géraient les fonds à la formation des salariés. Maintenant la collecte est assurée par l’URSSAF et les OPCO gèrent une partie seulement de la formation continue des salariés.
Ils financent notamment les contrats de professionnalisation et de conversion par alternance et les contrats d’apprentissage ainsi que les actions de formation au bénéfice des salariés des TPE-PME (accompagnement des entreprises de moins de 50 salariés dans le développement des compétences). Ils sont aussi en charge de l’analyse des besoins et l’évolution des certifications professionnelles des branches constitutives de l’OPCO (amplification de la mission d’observatoire prospectif des métiers et des qualifications).
La création de 11 OPCO sont officiellement agréés (arrêté du 29 mars 2019) :
Opco Commerce | vente, négoce, commerce de détail, commerce de gros… |
Atlas | assurances, banques, finances |
Santé | hospitalisation, établissements médico-sociaux… |
AFDAS | presse, édition, cinéma, casino, musique, spectacle vivant, sport, tourisme, radio, audiovisuel, télécommunication… |
Cohésion sociale | centres socio-culturels, animation, insertion, Pôle emploi, régie de quartier, HLM,… |
Entreprises de proximité | artisanat, professions libérales… |
Entreprises et salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre | chaînes de restaurants, portage salariale, enseignement privé, restauration rapide, activité du déchet, travail temporaire… |
OCAPIAT | les entreprises et exploitations agricoles, les acteurs du territoire et les entreprises du secteur alimentaire… |
OPCO 2i | industrie, métallurgie, textile… |
Construction | bâtiment, travaux publics |
Mobilité | ferroviaire, maritime, automobile, transport de voyageur, tourisme… |
Le nombre de 11 OPCO a été préconisé dans le rapport de mission de René Bagorski et Jean-Marie Marx de 2018 avec comme objectif d’obtenir des filières de économiques cohérentes afin de mutualiser les solutions offertes aux entreprises. Les partenaires sociaux ont négocié au sein des branches sur la base du rapport Bargoski-Marx, sans doute fortement incités par le Ministère du travail. Aussi, le résultat obtenu est très proche des propositions du rapport.
Il y a à l’évidence une réelle cohérence dans les regroupements, ce qui ne veut pas dire que cela a été évident à négocier pour les regroupements les plus hétérogènes. Et puis les relations passées entre certaines branches, parmi les plus petites, ont certainement pu empêcher des regroupements qui auraient pu être plus naturels au regard des activités.
Ainsi on peut s’étonner de voir à l’Atlas, l’OPCO des banques et assurances, les entreprises de l’informatique, de l’ingénierie, des études et du conseil, ou bien les économistes de la construction ou les géomètres., alors que les experts automobiles qui travaillent principalement pour les assurances sont au sein de l’OPCO des entreprises de proximité.
Dans le même genre, l’Afdas comptent les branches des organismes de tourisme et de l’hébergement de plein air qui seraient plus naturellement au sein de l’OPCO de la mobilité.
Les branches du sport et du golf qui se trouvent également à l’Afdas auraient pu être plus naturellement au sein de l’OPVO de la cohésion sociale, dans la mesure où leur activité relève en grande proportion du monde associatif.
On peut ainsi relever quelques cas d’incohérence, ou en tout cas de faible cohérence. Mais cela ne doit pas retirer l’effort remarquable de mise en cohérence qui se traduit par des OPCO très cohérents pour les principales branches. Le problème est que les petites branches qui peuvent se trouver en faible cohérence avec les autres branches de l’OPCO, risquent d’être mal desservies par l’OPCO, d’autant plus mal si les branches sont constituées de TPE-PME et si elles sont elles-mêmes peu organisées avec de faibles moyens consacrés à la question de la formation et une faible représentation au niveau des régions. Il y aura très certainement un besoin de regroupement des petites branches en faible cohérence, de façon à qu’elles puissent mieux se faire entendre dans la gouvernance ou des services de l’OPCO.
Hugues JURICIC, le 2 avril 2019.
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